14 > 17/03 - Chili: Con, Car, Mais...!

CON (avec): Gégé (G&G)

Après 2h de vol, il est à peu près 17h quand nous arrivons à Santiago, la capitale. C'est la première fois depuis le début du voyage que des visages souriants nous attendent à la sortie de l'aéroport et c'est bien plus agréable que les chauffeurs de taxi qui se battent ta course!

Ces sourires accueillants, ce sont Geneviève & Gilles, tante et oncle de Vincent. Ils vivent à Tahiti depuis plus de 10 ans mais avant cela, ils ont aussi vécu plusieurs années au Chili, pays qu'ils affectionnent particulièrement.

Quand Vincent les avait contactés en espérant les voir en Polynésie, on avait appris qu'à cette période ils seraient en Amérique du Sud pour 7 semaines et qu'ils seraient ravis de nous voir au Chili.

Mais bien plus que nous voir, c'est un programme de luxe qu'ils nous ont concoctés!

CAR: Quoi de mieux pour avoir un bon aperçu d'un lieu que d'avoir comme guides d'anciens habitants du coin?!?!

Après un premier temps de retrouvailles pour Vincent (cela faisaient quelques années qu'ils ne s'étaient pas vus) et de présentations pour moi, nous montons en voiture direction Algarrobo, à 100km de la capitale, où une amie leur prête un appartement.

Après une heure de route, nous arrivons dans le complexe où nous aurons donc la chance de rester quelques jours avec Geneviève et Gilles: San Alfonso del Mar.

Du balcon au 7ème étage, nous découvrons l'immensité du "resort": l'immeuble surplombe la plus grande piscine du monde. 1013 m de long, couvrant 8 hectares, contenant 250 millions de litres d'eau. L'eau est pompée directement de l'Océan Pacifique qui se trouve juste devant, filtrée puis traitée.

C'est un complexe énorme, il faut l'avouer et il est vrai qu'en période de grande affluence, l'endroit doit devenir un peu étouffant à la manière des grosses stations balnéaires type la grande motte (je tiens quand même à préciser quoi qu'il advienne en beaucoup mieux) mais en cette période à peine une dizaine d'appartements du bâtiment sont occupés. On est tranquille!

Tout comme cette première soirée qui s'annonce: quelques Pisco Sour suivis d'empanadas en dîner. De quoi nous mettre dans l'ambiance chilienne avec son cocktail et un de ses plats typiques. Tout ce dont on a besoin pour agrémenter un bien agréable moment à échanger avec Geneviève et Gilles qui sont des amours!!!

Pendant les 3 jours qui suivent, nous serons traités comme des rois à l'image de cette première soirée.

Nous avons le droit, tous les matins, à un petit déjeuner succulent et autant dire que des hostels et hôtels que nous avons fait peuvent être jaloux. Le midi, ils nous emmènent à chaque fois aux adresses qu'ils ont dénichées au cours des années. Le soir, on se retrouve sur le balcon pour quelques tournées de Pisco Sour puis autour de la table pour savourer les petits plats de nos cordons bleus!

Mais il serait injuste de seulement parler des plaisirs de la table qu'ils nous ont offerts car en plus d'être de fins gourmets, ils sont aussi d'excellents guides et ils nous feront profiter de différentes curiosités de la région!

1 - Valparaiso, ses funiculaires et la maison de Neruda.

Valparaiso est la plus importante ville portuaire du Chili. Elle s'est développée dans la seconde partie du 19ème siècle en étant une escale importante pour les bateaux naviguants entre les océans atlantique et pacifique et le détroit de Magellan.

Prisées par les immigrés durant l'âge d'or, les collines de la ville s'égaient peu à peu de maisons aux murs et toits colorés, distribuées par de petites ruelles, escaliers et des funiculaires. Ce qui vaudra à cet amphithéâtre ouvert sur la mer d'être inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco aujourd'hui.

Neruda, poète engagé et acteur politique du Chili choisira d'ailleurs de s'y installer en 1960. Aujourd'hui, sa demeure, restée intacte, se visite encore.

« Les sommets de Valparaiso décidèrent de laisser glisser leurs hommes et de précipiter les maisons d’en haut pour qu’elles aillent tituber dans les ravins teints en rouge par la glaise, en jaune vif par les dés d’or, en vert ombrageux par la nature sauvage. Mais les maisons et les hommes s’agrippèrent à la hauteur, ils se roulèrent en boule, ils se fichèrent en terre, ils se contorsionnèrent, ils se mirent à la verticale, ils s’accrochèrent avec les dents et avec les ongles à chaque abime.Le port est un débat entre la mer et la nature évasive des cordillères. Les maisons se firent couleurs : en elles se marièrent l’amarante et le jaune, le cobalt et le carmin, le vert et le pourpre. Ainsi Valparaiso assuma sa mission de port véritable, de navire échoué mais vivant, de bateaux avec leurs pavillons claquant au vent. Le vent du Grand Océan méritait une ville de drapeaux.»

Pablo Neruda - J’avoue que j’ai vécu -

En fin de journée, nous ferons un détour par la côte au nord d'Algarrobo et Mirasol pour aller découvrir les Pélicans et les Loups de mer.

2 - Cartagena, un paradis perdu.

D'abord ville de pêcheurs, la ville de Cartagena au Chili a connu ses heures de gloire au début du vingtième siècle en devenant la station balnéaire favorite de la haute société de Santiago: les calèches envahissent les rues, les maisons bourgeoises apparaissent, la jetée se pare d'une balade...

L'arrivée du train en fera une destination populaire qui fera fuir les plus aisés. Cartagena perd alors de ses galons et se vide de ses vacanciers.

Aujourd'hui, la ville semble oubliée de tous: la ligne de train n'est plus en place et seule l'ancienne gare en marque le souvenir, les grandes maisons de maître s'abîment avec le temps, aucunement entretenues, leurs jardins deviennent des "baños" et des parking face à la mer ou des déchèteries dans les hauteurs alors que les architectures partent en décrépitude... Quel dommage! Il y a même une bâtisse qui attire vraiment notre attention! Malheureusement, même pour nous et nos visions hôtelières, dur d'imaginer une clientèle ici!

3 - Santiago, capitale urbaine au milieu des collines.

Déjà la dernière journée et nous devons reprendre la route vers la capitale! Mais toujours avec nos supers hôtes qui y ont habité quelques années. Une bonne opportunité de nous faire une visite guidée lors de notre périple en voiture dans les artères principales.

Une fois dans le centre de la ville, nous commençons par un passage rapide à l'hôtel pour faire notre check-in et poser nos sacs mais nous avons un deuxième hôtel par lequel nous devons passer, tout proche... Car enfin, nous allons récupérer mon permis. Nous devions revoir Fernando, notre ami costaricain, qui par son boulot devait être à Santiago en même temps que nous... Malheureusement, un souci de famille l'obligera à se rendre à Los Angeles mais le petit est malin et transmettra mon papier rose à une de ses collègues qui nous l'aura laissé à la réception de son hôtel!

Aujourd'hui, nous n'allons pas nous concentrer sur le cœur de Santiago mais prendre de la hauteur pour voir la ville d'en haut et profiter de ses verts versants. Geneviève et Gilles nous conduisent au cerro San Cristobal, un parc dédié à la nature et au sport convoité par les habitants. Un bon nombre de cyclistes, des coureurs, des promeneurs ainsi que les touristes qui viennent admirer la statue de la Vierge Marie qui domine le sommet à 860m depuis 1908. Même Jean-Paul II y a donné une messe en 1987.

Le jardin botanique, un jardin japonais y tiennent place. Depuis 1920 les animaux aussi sont présents dans le parc zoologique. Côté sport, l'activité y est bien présente: deux piscines en plein air, un club d'équitation, un centre de dressage de chien, différentes pistes de randonnées pédestres et cyclistes. Même un théâtre de plein air pour quelques représentations culturelles.

En visitant cette colline, nous y voyons vraiment des similitudes avec le Mont Royal de Montréal. Une très belle découverte!!!

MAIS... Car il y a souvent un mais, et dans ce cas peut être même plusieurs...

MAIS quel dommage de déjà dire au revoir à l'oncle et la tante de Vincent. J'étais vraiment ravi de rencontrer ce couple formidable. Vincent et moi, nous aurions bien passé encore quelques jours avec eux!!! Ce fut un véritable plaisir!!! Et dur de les remercier assez surtout quand on sait qu'ils nous laissent les clefs de leur maison à Tahiti malgré leur absence...

MAIS quel dommage que cette première soirée que nous passons tous les deux après le départ de Geneviève et Gilles soit déjà la dernière... Nous n'aurons pas le temps de découvrir le Chili dans son ensemble alors qu'il semble être un pays magnifique.

MAIS nous ne quittons pas vraiment le Chili car demain nous nous envolons vers l'île de Pâques, un petit joyau chilien planté au milieu du pacifique! L'une des île les plus isolée au monde. Pas une terre à moins de 2000 km à la ronde.