...où les choses ne se passent pas comme prévu et où rien ne semble aller. Pourtant, nous ne nous sommes pas levés du mauvais pied.

Aujourd'hui, l'objectif était assez simple sur le papier. Nous voulons rejoindre la région de Cairns en voiture par la route de la côte.

C'est vrai, il y a des jours comme ça où lorsque tu veux aller louer une voiture à l'aéroport et qu'une fois sur place il n'y a plus rien à se mettre sous la dent car un débarquement d'équipes de sport a pris d'assaut les agences, alors qu'il y en avait de dispo 1h auparavant quand tu as regardé sur internet, tu te dis que c'est fâcheux. Mais bon...la prochaine disponible est dans 2h30. Nous allons donc attendre gentiment 14h.

Petit retard à l'allumage dans la journée.

Il y a des jours comme ça où une fois 14h arrivé et que personne ne se trouve au comptoir concerné, tu commences à te poser des questions. Et tu te décides à aller voir le monsieur qui se trouve dans le "bureau" d'à côté, là où il y a marqué "airport shuttle", et qu'il te répond que c'est lui qui s'occupe aussi de la location de voiture...Il est là depuis le début et tu prends l'information avec le sourire.

Il y a des jours comme ça où ton petit rire de circonstance vire au jaune lorsque le monsieur fini par te dire que "ça ne va pas être possible" parce que le nom sur le permis n'est pas le même que celui sur la carte bleue et que possiblement tu as attendu 2h30 pour rien.

Mais il y a des jours comme ça où tu ne perds pas espoir et tu lui expliques les choses tranquillement pour que tout s'arrange. Que tu t'es tout fait voler il y a peu et que tu n'as pas eu ce genre de problèmes avec d'autres agences.

Mais ce jour là tu as du mal à garder ton calme car c'est un exercice difficile face à un "idiot" procédurié qui n'est autre qu'un manager insipide et sans cerveau ne sachant que te dire "i'm sorry".

Alors ce jour là tu vas frapper à la porte du voisin pour voir s'il y a une solution de repli. La jeune femme n'a pas grand chose à nous proposer, seulement un van pour 8 personnes en nous faisant cadeau des frais d'aller simple. C'est une gentille attention mais malgré cela et le fait que nous n'ayons pas une horde de petits animaux pour nous accompagner, la location coûte une énorme blinde.

Même son de cloche chez la copine...

25/05 - Il y a des jours comme ça...!

Il y a donc des jours comme ça où tu reprends tout depuis le début et tu te remets en quête d'une voiture en centre ville. Mais les loueurs n'y sont pas légion.

Qu'à cela ne tienne, comme internet le dit, la seule agence "downtown" à des voitures disponibles alors nous allons tenter notre chance. C'est le même loueur que le 1er van et l'histoire de la carte bancaire ne devrait pas être un problème.

Tu y arrives enjoué avec l'idée que les ennuis sont terminés pour aujourd'hui. Si ce n'est qu'elle n'a pas la petite voiture repérée sur la toile mais quelque chose de plus cher.

En revanche, elle a la gentillesse de nous dire que la voiture n'est pas prête et que si nous voulons réserver ce que nous avons vu sur internet, nous le pouvons et elle nous surclassera.

Alors il y a des jours comme ça où tu te dis que le premier (et seul) café à côté qui propose un wifi fera l'affaire pour éviter de raquer. Mais c'était sans compter sur le fait qu'en cette belle journée maintenant bien avancée, tu as bien le signal du wifi, tu es bien connecté...mais rien ne se passe.

C'est ce que l'on pourrait appeler un jour sans mais il va falloir faire avec, nous devons bien quitter Townsville d'une manière ou d'une autre et retournons chez le loueur.

Une fois toutes les informations prises, une dernière petite vérification par ordinateur indique à la dame, sans plus d'informations, que je suis (Vincent) sur quelque chose comme une "liste noire".

Alors tu te dis que ce jour pas fait comme un autre a lieu aujourd'hui et que l'enfer existe.

Pour clarifier les choses, elle tente d'appeler la centrale qui se trouve en Nouvelle-Zelande. Hélas, il est déjà 18h là bas et personne ne répond. Sans avoir plus de détails elle devra suivre scrupuleusement les ordres de l'ordinateur...et ne peut pas prendre ma carte pour effectuer le règlement. Il faudrait attendre demain pour avoir le fin mot de l'histoire.

À cet instant précis tu te demandes vraiment ce qu'il se passe. Serait-ce parce que la police néo-zélandaise à placé ton nom dans un fichier particulier depuis le vol? Serait-ce parce que tu as fait une déclaration de perte de permis avant de partir en voyage et que donc tu te retrouves dans la liste des personnes à qui il ne faut pas louer une voiture?

Mais toi tu t'en fout de ça, tu ne veux pas la conduire cette putain de bagnole, tu veux juste la payer.

Finalement tu prends les choses comme elles viennent sans pour autant sortir de tes gonds car cette dame à l'air plus que désolée.

Il y a des jours comme ça où rien ne va mais tu ne sais pas pourquoi. Entre 11h du matin et 16h30, rien n'a bougé et surtout pas toi.

Retour à la case départ.

La possibilité de t'enfuir par avion s'est aussi envolée puisque le dernier est à 17h10 alors que nous reste-t-il? Le bus.

Car il y a des jours comme celui là où la seule bonne idée que tu aies eu à un moment a été de te renseigner sur ce moyen de transport pour pouvoir t'extirper de ce bordel et t'acheminer à bon port.

Le terminal de bus n'est pas loin, le prochain est à 17h et passée la petite frayeur de la carte qui ne fonctionne pas (mauvaise manipulation de madame), nous voilà enfin en route.

Car ce jour là, heureusement, n'est pas un jour sans fin et nous ouvre enfin les portes de quelque part.

Une page se tourne sur une nouvelle histoire qui pourrait commencer ainsi:

Il y a des soirs comme ça...

Oui, il y a des soirs comme ça où tu ne t'attends pas à ces quelques petites surprises qui émaillent les minutes, les heures qui suivent.

Ces moments inattendus qui te font presque oublier que tu as galeré toute la journée. Que tu as perdu ce temps précieux que tu n'as pas forcément quand tu dois aller vite et essayer de voir le maximum de choses.

Ce soir nous avons le wifi dans le bus, l'occasion de raconter nos petites mésaventures à Pierrick que nous retrouverons à Hong Kong dans 2 semaines, de quoi nous organiser un peu aussi par rapport à notre arrivée et de quoi lui envoyer une petite photo souvenir en direct de ce bus, notre sauveur. La tension redescend petit à petit.

25/05 - Il y a des jours comme ça...!

C'est vrai, il y a des soirs comme ça où au détour d'un arrêt prolongé et programmé du bus qui t'emmène à Mission Beach, tu descends pour acheter un petit quelque chose à manger et tu tombes nez à nez (Thomas) avec une fille qui a partagé un duo de danse avec toi 10 ans auparavant.

Une rencontre aussi improbable que furtive mais...c'est un soir avec.

Avec aussi ces grands oiseaux qui à ce même arrêt semble faire du stop au bord de la route, tranquillement.

25/05 - Il y a des jours comme ça...!
25/05 - Il y a des jours comme ça...!25/05 - Il y a des jours comme ça...!25/05 - Il y a des jours comme ça...!

Il y a des soirs comme ça où même si tu ne sais pas comment tu vas faire pour rejoindre l'hôtel que tu as réservé, tu tombes sur LE taxi au terminal de bus qui va arrêter son compteur à 49 dollars (ce qui est déjà beaucoup) alors qu'il reste un peu de route et appeler l'hôtel où plutôt le "Sanctuary", situé en pleine forêt tropicale protégée pour que quelqu'un vienne nous chercher à l'entrée du parc, le reste ne se faisant qu'en 4x4.

Et c'est aussi un de ces soirs où en plus d'avoir vu un beau serpent traverser le chemin, tu te poses sur cette terrasse suspendue, emmitouflée dans les arbres, avec un bon verre de rosé pour faire remonter ton capital moral.

Il y a des soirs comme ça où tu vas finir ta nuit dans une hutte rustique aux murs faits de moustiquaires, au beau milieu de la nature et t'endormir avec les bruits de la forêt pour bercer ton imagination.

Alors oui, il y a des jours sans, et des soirs avec, et heureusement durant ces quelques mois, nous n'avons que peu de "sans" à déplorer faisant de chaques moments de ce voyage une expérience et une aventure unique.

25/05 - Il y a des jours comme ça...!
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